La participation de bandes armées dans les violences de masse

Un modèle de « préméditation émergente »

Pavillon Lionel Groulx, 3150 rue Jean-Brillant
Salle C-4141

Après avoir obtenu sa thèse de doctorat à l’École de criminologie de l’Université de Montréal, portant sur la question de la participation de bandes armées dans le contexte de la violence de masse qui s’est produite en ex-Yougoslavie, en 2008, Samuel Tanner a entrepris un stage postdoctoral au Center for International Studies, Massachusetts Institute of Technology. Dans le prolongement de sa thèse, ses recherches postdoctorales ont porté sur une analyse comparative, entre le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, des modalités par lesquelles les bandes armées ont participé aux violences de masse dans ces deux contextes géographiques.

Depuis janvier 2010, Samuel Tanner est professeur adjoint à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche actuels portent sur la police transnationale, les sorties de guerre et les enjeux sécuritaires qui les accompagnent, et en particulier le rôle et la participation de la police civile – CIVPOL – aux opérations internationales de paix.

Résumé de la conférence : Les explications touchant à la participation de bandes armées dans les violences de masse oscillent entre deux grands paradigmes. D’une part, elle est envisagée comme le produit d’une sélection préférentielle, par un pouvoir central, qui recruterait, sous couvert de déni plausible, une série de voyous pour mettre en application une politique criminelle. D’autre part, elle serait le résultat de l’implication spontanée d’individus opportunistes, profitant du contexte de guerre pour piller et commettre des actes de violence.

Je proposerai une troisième voie, à partir de mes recherches doctorales et postdoctorales, et envisagerai l’implication de ces bandes comme le produit d’une préméditation émergente. Plus spécifiquement, et alternativement à une perspective juridique téléologique, je montrerai comment la décision de s’impliquer dans ces violences, plutôt qu’une donnée fixe, se développe et émerge selon un processus séquentiel au fur et à mesure de la progression des participants dans leur trajectoire criminelle.