La vie privée sur les sites de réseau social : une valeur fondamentale menacée ou une transparence devenue nécessaire?

Caroline Vallet est post-doctorante au CICC. Ses activités de recherche sont orientées vers l’étude des nouvelles technologies, plus particulièrement en matière d’infractions sexuelles, de vie privée, des libertés, d’Internet, de sécurité et de gouvernance. Dans ses recherches, elle insiste sur la protection des mineurs, l’exploitation sexuelle, la sécurité et la notion de risque.

Résumé de la conférence : Le web 2.0 possède une double face, une positive et une autre négative. En ce qui concerne la première, les utilisateurs ont découvert un merveilleux moyen pour établir des relations sociales, professionnelles, voire amoureuses. Pour cela, ils ont tendance à dévoiler leur vie privée sur des sites de réseau social, sans prendre de réelles précautions. Ces nouveaux comportements, qui modifient en profondeur les rapports sociaux, rendent plus visibles les individus et les rendent plus transparents. En contrepartie, pour la face négative, les cybercriminels y trouvent une véritable source d’inspiration pour commettre de nouveaux méfaits, tout en faisant preuve d’une certaine négligence favorable aux autorités publiques.

Le concept de « vie privée » s’est donc nettement transformé. En effet, lui qui était auparavant fondé sur le secret, tend vers son opposé. C’est pour ces différentes raisons qu’il est intéressant de se poser la question suivante, à savoir comment évolue la notion de « vie privée »? Est-elle menacée ou au contraire, est-elle devenue nécessaire pour des raisons de sécurité?

Notre étude traite d’un sujet qui suscite indéniablement l’engouement des pouvoirs publics, ainsi que des utilisateurs des sites de réseau social. Toutefois, leurs objectifs sont différents, voire même contradictoires. En effet, l’un souhaite nettement répondre aux attentes de sécurité demandées, alors que les autres préfèrent continuer à rendre leur vie privée publique. Un paradoxe s’entrevoit aisément.