L’efficacité des programmes policiers en matière de sécurité routière : mythe ou réalité ?

Étienne Blais est professeur adjoint à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et chercheur régulier au Centre interuniversitaire de recherche en réseaux d’entreprises, logistique et transport (CIRRELT). Ses activités de recherches sont orientées autour des politiques publiques favorables à la santé et la sécurité de la population. Ses dernières publications portent notamment sur la prévention des traumatismes routiers et reliés aux armes à feu, et la violence en milieu scolaire. Ses travaux lui ont également permis d’émettre plusieurs réflexions quant aux conditions à remplir pour assurer l’efficacité des contrôles pénaux.
Marie-Ève Gagné, Isabelle Beaudoin et Gabriel Kerdevez sont étudiant(e)s à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et travaillent sous la supervision d’Étienne Blais.

Résumé de la conférence : Plusieurs clament que les programmes policiers en matière de sécurité routière sont le « success story » de la criminologie. Par le fait même, l’efficacité des programmes policiers dans ce domaine donnerait un appui à la théorie de la dissuasion. Cette dernière affirmation ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique et chez certains intervenants. Certains chercheurs ont récemment affirmé que la théorie de la dissuasion n’est d’aucune utilité pour expliquer la relation entre les arrestations policières et le taux de criminalité. Qui plus est, on affirme que d’autres facteurs expliqueraient l’efficacité que l’on attribue à tort aux programmes policiers en matière de sécurité routière. Certains vont même jusqu’à affirmer que l’émission de constats d’infraction n’est qu’une taxe cachée. Dans cet exposé, nous présentons les démarches et les résultats d’études que nous avons menées récemment et qui ce sont justement penchées sur la question de l’efficacité des programmes policiers en matière de sécurité routière. En plus de trancher sur les retombées de programmes policiers implantées récemment au Québec, nous proposons une stratégie analytique et un cadre conceptuel permettant d’évaluer les effets dissuasifs de l’arrestation sur d’autres formes de crimes.