Les enjeux du secret et de la dénonciation dans une commission publique canadienne

Pavillon Lionel Groulx, 3150 rue Jean-Brillant
Salle C-4141

Carlo Morselli, Yanick Charette et Amélie-Maude Lemire (étudiants à l'École de criminologie)

Résumé de la conférence : Qu’est ce qui est réellement découvert lors des enquêtes publiques en ce qui a trait à la déviance économique dans le milieu politique? Certains aimeraient croire qu’une telle commission publique, comprenant des témoignages et des observations d’un système supposément corrompu, puisse révéler la vérité. Les plus cyniques d’entre-nous argumenteraient que des systèmes déviants constitués de personnes provenant de l’élite politique sont simplement inatteignables par le public. Dans cette étude, nous étudions ces deux perspectives opposées. Pour ce faire, nous nous basons sur les événements et les expériences de la Commission royale canadienne, mieux connue sous le nom de la Commission Gomery. Cette enquête publique a eu lieu entre 2004 et 2005 et avait pour but de passer à la loupe des opérations douteuses d’un programme de commandites géré par le gouvernement fédéral. Nous sommes intéressés autant par les opérations qui ont été révélées que par celles qui étaient probablement cachées. L’élément central de l’étude est le réseau de dénonciation qui émerge des 20 000 pages de témoignages provenant de 172 témoins. Après une description générale du réseau de dénonciation à travers les témoignages et une évaluation de la qualité de l’information disponible à partir des dénonciations, nous décrivons 3 tendances à différents niveaux d’analyse. Dans l’ensemble, nous démontrons que ce qui a été révélé durant la commission et le scandale qui l’a accompagné est davantage orienté vers le maintien du secret que vers la révélation de la vérité.