Les conférences de nos experts invités, ainsi que les nombreux posters et kiosques préparés par les chercheurs et leurs étudiants attirèrent une foule diversifiée. Les commentaires « à chaud » sur les contenus et la forme furent entièrement positifs.
Consultez les affiches soumises pour l'événement.
L’effet des programmes policiers en milieu scolaire : un bilan systématique des études évaluatives—La présence policière en milieu scolaire a gagné en popularité au même rythme que le modèle de police communautaire dans les années 1990. La médiatisation des fusillades et autres épisodes de violence ont également contribué à augmenter le sentiment d’insécurité en milieu scolaire. De même, certains enseignant considèrent les méthodes disciplinaires « traditionnelles » comme inefficaces. Alors que le mandat policier en milieu scolaire s’est élargi au cours des dernières années et que ces derniers soient de plus en plus sollicités, certains chercheurs remettent en question leur potentiel à réduire la délinquance en milieu scolaire, voire la légitimité de leur présence dans les écoles. Cependant, cette affirmation repose uniquement sur les résultats négatifs obtenus avec les programmes de sensibilisation et d’éducation (e.g. DARE et GREAT). Il existe toutefois d’autres programmes policiers en milieu qui reposent sur d’autres modèles conceptuels dont les résultats n’ont pas l’objet d’un bilan. Dans cette présentation, nous rapportons les résultats d’une synthèse systématique qui évalue l’effet global des programmes policiers en milieu scolaire. Bien que les résultats des études évaluatives rigoureuses suggèrent que les programmes policiers en milieu scolaire ne sont pas efficaces pour prévenir la délinquance, ces mêmes résultats doivent être interprétés avec précaution. Nous terminons par discuter des implications de nos résultats pour les futures évaluations et le développement de programmes efficaces.
—Étienne Blais possède un doctorat en criminologie de l’Université de Montréal. Il est présentement professeur à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et chercheur au Centre international de criminologie comparée et à l’Institut national de santé publique du Québec. Ces intérêts de recherche tournent autour de la sécurité routière, de la prévention des traumatismes par arme à feu et des programmes policiers en milieu scolaire. Il se spécialise également en recherche évaluative.
Profilage racial et quartiers « chauds »
—On tentera de définir le profilage racial par rapport à d'autres notions, comme le préjugé racial et le profilage criminel. On posera ensuite la question suivante : peut-on éviter le profilage racial des jeunes issus de minorités visibles dans les quartiers difficiles (par exemple, Montréal-Nord). Finalement on se demandera si la police peut échapper à l'accusation de faire du profilage racial.
—Jean-Paul Brodeur est professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal et directeur du CICC. Il poursuit depuis de nombreuses années des travaux sur la police. Il a été pendant membre du comité sur le profilage racial du Service de police de la ville de Montréal pendant les deux dernières années.
Violences urbaines : quelles leçons analytiques peut-on tirer desévénements de l'automne français 2005, pour les comprendre et mieux les prévenir ?
—Abondance des paradigmes explicatifs dans le champ de la sociologie francaise, chez des analystes souvent plus portés à prendre fait et cause pour les acteurs « opprimés » en quête de respect, qu'autre chose. Critique des vues qui n'articulent pas le contexte socio économique au policing de contrôle, faute de mesurer correctement les enjeux dysfonctionnels de la gestion des troubles locaux. Proposition de complexifier le champ d'analyse des situations urbaines pré-émeutières.
—Frédéric Ocqueteau est directeur de recherche au CNRS (CERSA) et membre du conseil d'orientation de l'Observatoire national de la délinquance (Paris). Travaux récents sur les professions policières, les politiques publiques de sécurité urbaine, le changement dans les organisations de sécurité. En appui de l'exposé, un papier de l'auteur publié dans la revue Sociologie du travail 2007/4.
Réflexions philosophiques sur le profilage
—Le profilage est une dimension incontournable du jugement humain. Nous ne pouvons pas faire autrement que de nous prévaloir de mécanismes heuristiques par lesquels nous « simplifions » une réalité qui serait autrement trop foisonnante de détails pour que le jugement y soit possible. Par ailleurs, les simplifications que nous effectuons sont le plus souvent inconscients et involontaires. Ils se forment, sans que l'on puisse véritablement dire que nous en ayons le dessein. À coup sûr, certains de ces mécanismes reflètent des préjugés moralement problématiques. Les policiers n'échappent pas à ces généralités concernant le profilage. Comment faire de sorte que les préjugés qui sont sources de profilages moralement condamnables soient neutralisés? C'est autour de cette question que j'organiserai mes remarques, qui mettront l'accent sur des solutions institutionnelles au problème du profilge, par opposition aux solutions visant exclusivement la psychologie des policiers individuels.
—Daniel Weinstock est titulaire au Département de philosophie de l'Université de Montréal de la Chaire de recherche du Canada en éthique et philosophie politique. Auteur de plus d'une centaine d'articles scientfiques, il participe également régulièrement à titre d'expert à d'importants débats de société. Il a récemment été membre du Comité conseil de la Commission Taylor-Bouchard, et vient de terminer un mandat de quatre ans en tant que Président du Comité d'éthique de la santé publique. En août 2008, il prononça une conférence plénière lors du Congrès annuel des chefs de police du Canada.
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