
Ce colloque est co-organisé par le Centre International de Criminologie Comparée et l'Ordre Professionnel des Criminologues du Québec. Cette activité payante sera reconnue par l'OPCQ en tant que formation continue pour ses membres criminologues.

Cette formation s’intéresse à la place des jeunes dans les suivis déployés dans le système de justice, qu’il s’agisse du secteur jeunesse (Loi sur le système de justice pénale pour les adolescent·e·s) et de celui pour adultes, ainsi que dans le système de protection de la jeunesse. Elle traite de la manière dont les jeunes peuvent réellement participer aux décisions et aux processus d'intervention qui les concernent et à la manière dont les personnes intervenantes peuvent les accompagner dans ce processus. Elle sera l’occasion de revenir sur les notions de base pertinentes pour penser l’accompagnement des jeunes, d’interroger les représentations de la jeunesse en contexte judiciaire et de protection de la jeunesse, et d’identifier des pratiques concrètes prometteuses.
Plus spécifiquement, cette formation vise à :
1) Mieux comprendre les contextes dans lesquels s’inscrivent les interventions sociales et pénales et ce que cela peut produit dans le rapport des jeunes au système de justice, de la protection de la jeunesse et aux interventions ;
2) Transmettre des outils aux personnes intervenantes relatives aux notions de droits des jeunes pour réfléchir à des modalités concrètes d’intervention qui incluent la parole des jeunes, en prenant notamment appui sur un ouvrage inédit prometteur cocréé et publié par, pour et avec des jeunes ayant fait l’expérience des services en justice pénale et en protection de la jeunesse ;
3) Mettre en dialogue la pluralité des expériences d’intervention adressées aux jeunes en contextes social et pénal, en tenant compte des réalités d’intervention dans divers secteurs.
Le contenu de la formation reposera sur une diversité de connaissances, en provenance aussi bien des témoignages de deux jeunes anciennement placés dans les systèmes de justice pénale et de protection de la jeunesse, des écrits théoriques actuels en lien avec les questions soulevées, ainsi que de la mobilisation dans l’action des connaissances pratiques par la mise en place d’activités de réflexion en groupe.

Marie Dumollard
marie.dumollard@umontreal.ca
Professeure adjointe à l’École de travail social de l’Université de Montréal depuis juillet 2022. Dans ses travaux, elle s’intéresse aux parcours des jeunes judiciarisé·e·s pendant la transition vers l’âge adulte, aux interventions dans le système de justice pénale (justice des mineur·e·s et justice pour adultes) ainsi qu’à l’action publique jeunesse et sociopénale. Actuellement, elle mène plusieurs recherches sur : 1) les rapports sociaux d’âge en œuvre dans le traitement des jeunes en transition vers l’âge adulte ; 2) les parcours et l’accompagnement en emploi des jeunes judiciarisé·e·s. Elle a complété son doctorat en administration publique et en science politique en cotutelle internationale à l’École nationale d’administration publique et l’Université de Rennes 1 en France en 2020. En 2022, elle a aussi réalisé un postdoctorat en sociologie et en criminologie à l’Institut national de la recherche scientifique – Centre Urbanisation Culture Société et à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval. Avant d’entamer son parcours de recherche au Québec, Marie Dumollard était chargée d’études et de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire en France de 2013 à 2015.

Anta Niang
anta.niang.ciussse-chus@ssss.gouv.qc.ca
Actuellement chercheuse à l’Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux (IUPLSSS) du CIUSSS de l’Estrie-CHUS de Sherbrooke et professeure associée à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke. Ses intérêts et travaux de recherche portent principalement sur l’analyse des parcours d’intervention sociojudiciaires des jeunes et des familles dans des contextes institutionnels et sociaux contraignants. Plus spécifiquement, ses travaux se déclinent autour de 3 axes :
1/ les pratiques professionnelles en contexte de prise de décision et d’intervention sociojudiciaires dans les systèmes de protection et justice juvéniles ;
2/ les expériences d’accès aux droits et dans le rapport aux institutions sociojudiciaires des jeunes et de leur famille en contexte minoritaire ;
3/ la participation des jeunes et de leur famille au processus d’intervention sociojudiciaire dans les systèmes de protection et justice juvéniles et les méthodes de recherches participatives.

Victoria Gagnon
Elle a été placée plusieurs années au sein de la protection de la jeunesse. Malgré son parcours « cahotique » et instable, elle utilise sa résilience et ses forces pour orienter ses études vers la relation d’aide.
Aujourd’hui éducatrice spécialisée et étudiante en travail social, elle travaille au sein de la protection de la jeunesse et est impliquée depuis plusieurs années dans plusieurs projets, causes et recherches entourant la réalité des jeunes placés. Sa mission : défendre le droit des jeunes et transmettre l’espoir aux jeunes qui ont un vécu difficile, d’où son implication auprès du Collectif Ex-placé DPJ.
Aussi maman de deux jeunes enfants de moins de deux ans et entrepreneure, elle aime être dans l’action et la bienveillance !

Ursy Ledrich
Arrivé au Canada à l'âge de 9 ans, Ursy a été placé dans la DPJ à 10 ans jusqu'à la majorité. Il fut le porte-parole du projet par et pour les jeunes, Sommet des jeunes 2013, avec le Bureau de consultation jeunesse. L’objectif de ce projet était d’influencer la politique jeunesse 2030 du Québec.
Ursy est détenteur d'un certificat en sciences sociales et d'un baccalauréat en sciences politiques. Il est actuellement étudiant à la maîtrise dans le même domaine. Intéressé par les enjeux touchant la jeunesse, il est Co-chercheur avec plusieurs professeurs et chercheurs universitaires sur les problématiques touchant les jeunes pris en charge. Il est membre du consortium canadien sur le Traumatisme chez les adolescents et les jeunes puis co-fondateur et membre du Collectif Ex-Placé DPJ.

Cette formation payante sera animée par les professeurs Sébastien Brouillette-Alarie et Ghayda Hassan et se tiendra le mardi 18 novembre 2025, de 9h à 16h, dans la salle C-3061, Pavillon Lionel-Groulx, Université de Montréal.
L’évaluation du risque occupe une place centrale dans les pratiques cliniques, judiciaires et préventives. Cette formation offre une introduction structurée aux méthodes d’évaluation du risque en criminologie et en psychologie, en mettant l’accent sur les facteurs de risque et de protection, les approches actuarielles et cliniques, et l’évolution des outils à travers le temps. Une attention particulière sera portée à la prévention de l’extrémisme violent (PEV), domaine dans lequel les outils d’évaluation suscitent débats et préoccupations. Les participant·e·s exploreront les résultats de récentes revues systématiques, apprendront à naviguer entre rigueur scientifique et éthique d’intervention, et découvriront des pratiques adaptées à des contextes sensibles. Les tensions propres au champ de la PEV – comme la crainte de stigmatisation, l’usage inapproprié en contexte de prévention primaire/secondaire ou le manque de validation psychométrique – seront discutées à la lumière d'exemples issus de la criminologie. La formation mettra également en évidence les convergences entre les facteurs de risque de la délinquance et ceux de l'extrémisme violent. Grâce à une pédagogie interactive, cette formation permet de mieux comprendre les avantages et les limites de ces outils, de réfléchir à leur usage concret dans les milieux professionnels, et d’envisager des pistes de transposition ou d’adaptation interdisciplinaire.
Cette formation vise à initier les participant·e·s aux fondements conceptuels et méthodologiques de l’évaluation du risque en criminologie et en psychologie. Elle propose de clarifier ce que signifie « évaluer le risque », en distinguant les types de facteurs de risque et de protection (statiques et dynamiques), ainsi que les méthodes permettant de les identifier, notamment les revues systématiques et les méta-analyses. Les participant·e·s exploreront l’évolution des approches d’évaluation, depuis le jugement clinique non structuré jusqu’aux outils actuariels dynamiques et aux outils de gestion de cas, tout en étant sensibilisé·e·s aux enjeux liés à la dérogation clinique. La formation offre une compréhension approfondie du lien entre évaluation du risque et intervention psychosociale, en s’appuyant sur les principes de risque, besoin et réceptivité (RBR). Elle abordera également les principaux outils utilisés pour évaluer le risque de récidive criminelle ou de violence, avant de se tourner vers ceux employés dans le champ de la prévention de l’extrémisme violent (PEV). Dans ce domaine, les participant·e·s seront invité·e·s à réfléchir aux limites et controverses entourant les outils existants, aux préoccupations éthiques (risques de stigmatisation, usage en prévention primaire ou secondaire) et à l’absence actuelle de validation psychométrique rigoureuse. Enfin, la formation mettra en lumière les recommandations issues de la recherche et de la pratique, et explorera des pistes d’adaptation d’outils issus d’autres domaines au contexte de la radicalisation violente.
Bloc 1 – 9h à 12h : Fondements de l'évaluation du risque en criminologie et psychologie
9h00 – 9h30 : Accueil, objectifs de la formation, tour de table interactif
9h30 – 10h00 : Qu’est-ce que l’évaluation du risque? Définitions des concepts clés, usages et déconstruction des mythes
10h00 – 10h30 : Facteurs de risque et de protection : identification des facteurs, dimensions de facteurs et leur intégration dans les outils
10h30 – 10h45 : Pause
10h45 – 11h30 : Les générations d’outils d’évaluation du risque (1e à 4e génération), exemples d'outils et applications cliniques (principes RBR)
11h30 – 12h00 : Limites/biais des outils actuels et dérogation clinique : quand utiliser ou ne pas utiliser un outil?
Pause dîner – 12h00 à 13h00
Bloc 2 – 13h à 16h : L'évaluation du risque en prévention de l’extrémisme violent (PEV)
13h00 – 13h45 : Historique de l'évaluation du risque en PEV : développement d'outils, controverses et résistances des praticien·ne·s
13h45 – 14h30 : Facteurs de risque/de protection de l’extrémisme violent : méta-analyses récentes, recoupement avec les facteurs en psychologie/criminologie et intégration dans un modèle multisystémique
14h30 – 14h45 : Pause
14h45 – 15h15 : Tour d’horizon des outils en PEV (p. ex. : ERG22+, TRAP-18, VERA-2R) : points communs, spécificités et validation psychométrique inégale
15h15 – 15h45 : Retours d’expérience de praticien·ne·s : apports à l’intervention vs angles morts, balises pour un usage éthique et utile
15h45 – 16h00 : Conclusion et discussion réflexive sur la place des outils en PEV
Activité intégrée : étude de cas évolutive tout au long de la formation, avec ajout d’éléments à chaque module

Sébastien Brouillette-Alarie
Professeur associé à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et responsable de la recherche au RPC-PREV, Sébastien Brouillette-Alarie œuvre depuis 2018 dans le champ de la prévention de la radicalisation menant à la violence. Par le biais de revues systématiques et de processus Delphi, ce dernier assure un échange continu entre la recherche et la pratique dans le domaine de la prévention de l’extrémisme violent, de sorte à différencier les pratiques à prioriser de celles susceptibles d’avoir des effets iatrogènes pour les individus et les communautés.

Ghayda Hassan
Ghayda Hassan (Ph. D.) est psychologue clinicienne et professeure de psychologie clinique à l’UQÀM. Elle dirige le RPC-PREV et est cotitulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents (UNESCO-PREV). Elle est également chercheuse et clinicienne au sein de l’équipe SHERPA-RAPS du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Ses recherches et interventions portent sur les polarisations sociales et l'extrémisme violent, la violence familiale, la souffrance sociale, et les enjeux d’identité et de santé mentale chez les jeunes issus de minorités. Elle travaille aussi auprès des populations immigrantes et réfugiées vulnérables. Prof. Hassan agit régulièrement comme consultante clinique et experte en politiques publiques, au Canada comme à l’international.

Cette formation payante sera animée par le psychologue Michel St-Yves et se tiendra le jeudi 4 décembre 2025, de 9h à 16h (Entrée: 8h30), dans le local 580-31, Pavillon 3744 Jean-Brillant, Université de Montréal.
Les auditions d’enquête jouent un rôle essentiel dans la résolution des affaires criminelles et dans la recherche de la vérité. Ce cours permettra au participant de connaître les règles fondamentales et d’éviter les pièges dans les entrevues d’enquête. Le participant pourra aussi se familiariser avec les nouvelles méthodes d’audition, appuyées par la science, communément appelées « les bonnes pratiques », pour bien mener des auditions auprès de témoins et de victimes.
Contenu
JOUR 1 – L’AUDITION DES TÉMOINS ET VICTIMES
Les règles fondamentales pour réussir une audition d’enquête et réduire les biais cognitifs
L’entretien cognitif : Comment mener une bonne audition auprès des témoins/victimes
Les auditions de personnes qui présentent des vulnérabilités situationnelles ou mentales (déficience intellectuelle; troubles de la personnalité et troubles mentaux)
Les impacts du traumatisme sur la mémoire et sur le témoignage
L’évaluation de la crédibilité (erreurs de mémoire, faux souvenirs, fausses allégations)
Bonifier les preuves par le témoignage
Exercices pratiques et jeux de rôles* – Analyse et debriefing en groupe

Michel St-Yves est psychologue judiciaire. Il a travaillé pendant 10 ans au Service correctionnel du Canada, principalement à l’évaluation de la dangerosité criminelle des personnes nouvellement condamnées. Ensuite, il a travaillé à la Sûreté du Québec pendant 26 ans, dans une unité spécialisée de soutien aux enquêtes criminelles (le Bureau des sciences du comportement), aussi bien pour établir le profil psychologique d’un suspect que pour préparer les interrogatoires de police. Il a également été conseiller pour les commandants et les négociateurs lors d’interventions en situations de crise (Opérations Filet). Il enseigne aussi l’intervention en situation de crise, ainsi que la psychologie des entrevues d’enquête, à l’École nationale de police du Québec et pour l’Institut Suisse de Police, et est chargé de cours à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Ses expériences d’enseignement s’étendent à l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Asie. Il a également participé à quelques missions pour l’ONU, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Fondation Max Planck, et à la mise en place de la première formation continue en matière d’entrevue d’enquête en Suisse, où il est aussi formateur depuis 2007. Il a été conférencier invité à l’École Nationale de la Magistrature de Bordeaux pendant plusieurs années et correspondant scientifique pour le Département des Sciences du Comportement de la Gendarmerie française. Il préside le Cercle des psychologues francophones de la police, copréside le Comité scientifique international de l’International investigative interviewing research group (iIIrg) et il contribue au groupe d’étude scientifique du FBI (HIG) dont la mission vise à développer les meilleures pratiques dans le domaine des entrevues d’enquête.
Ses publications portent principalement sur la psychologie des enquêtes criminelles, la négociation en situation de crise et l’interrogatoire de police. Il est l’auteur et le coauteur de plusieurs articles scientifiques et livres, dont L’interrogatoire : d’un art à une science(2024), Les entrevues d’enquête : l’essentiel (2014), Psychologie de l’intervention policière en situation de crise (2011), Psychologie de l’enquête criminelle: la recherche de la vérité (2007); et Psychologie des entrevues d’enquête: de la recherche à la pratique (2004); publiés aux Éditions Yvon Blais.
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