Colloque

8 décembre 2022 - 13h30 à 16h30

Santé mentale et Criminologie : considérations pour les victimes, les intervenants et les clients





Cette discussion, co-organisée par le Centre International de Criminologie Comparée et l'Ordre Professionnel des Criminologues du Québec, est composée de trois présentations. Cette activité gratuite sera reconnue par l'OPCQ en tant que formation continue pour ses membres criminologues. 

 


L’intervention et la gestion des risques, auprès d’une clientèle judiciarisée qui présente des troubles de santé mentale

La présentation dressera un portrait synthèse des caractéristiques cliniques de la clientèle, abordera brièvement le rôle du criminologue dans les contextes d’évaluation et de supervision, et davantage en matière d’accompagnement à l’étape de l’insertion en communauté.

Il sera question des principales préoccupations en matière de gestion des risques, des enjeux cliniques associés à différents éléments présents au profil de la clientèle, des interventions à privilégier pour à la fois gérer les risques, notamment de violence et de récidive criminelle, tout en favorisant l’insertion sociale, des écueils fréquemment rencontrés et des stratégies pour y faire face.

L’importance de comprendre, par une analyse des facteurs contributifs pertinents, ce qui favorise le passage à l’acte ou freine celui-ci, chez une personne en particulier, et de l’expliquer, par une communication structurée, sera également abordée.

Émy Cloutier

photo-emy-cloutier.jpg (thumb - 100 x 100 free)Émy Cloutier est détentrice d’un baccalauréat en criminologie, d’un certificat en droit, d’un certificat en intervention en toxicomanie et d’un certificat en gestion appliquée à la police et à la sécurité, de l’Université de Montréal. Elle est également détentrice d’une maîtrise en administration des services de santé et des services sociaux de l’Université Laval et a complété le programme national de développement des leaders de la relève des cadres supérieurs du réseau de la santé et des services sociaux. Durant les 15 premières années de sa carrière, elle a été intervenante dans le milieu communautaire, directrice clinique en ressource intermédiaire du réseau de la psychiatrie légale et coordonnatrice clinico-administrative du programme spécialisé pour adultes au Centre de réadaptation en dépendance de Montréal – Institut universitaire. Depuis 2016, elle est coordonnatrice à la Direction santé mentale, dépendance et services psychosociaux généraux adulte au CISSS des Laurentides. Comme criminologue, son expertise principale se situe en évaluation et gestion du risque de violence et de récidive criminelle, notamment auprès de la clientèle qui présente des problèmes de santé mentale, des troubles de la personnalité, des troubles liés à l’utilisation de substances ou qui se trouve en situation particulière en matière d’immigration. Elle cumule plusieurs années de formation au START dans le réseau et auprès de partenaires du réseau de la psychiatrie légale.


Résultats d’une étude prospective sur l’impact de la victimisation criminelle avec violence et la prévention du trouble de stress post-traumatique

Les victimes de crimes violents courent un risque élevé de développer un trouble de stress aigu (TSA) ainsi qu'un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Le but de cette étude prospective était de comparer l'efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale individuelle brève (TCC) à la TCC avec un proche (TCC-P), et aux soins usuels (SU), sur l'amélioration des symptômes de TSPT, de dépression et d'anxiété de 166 victimes ayant subi un crime violent et atteints d’un TSA. Les participants ont été assignées à la TCC (n=54), à la TCC-P (n=52) ou aux SU (n=60). Des évaluations auto-rapportées et des entrevues diagnostiques ont été effectuées avant et après le traitement, ainsi que 6 et 12 mois après le crime violent. Les résultats obtenus ont permis de déterminer la supériorité de la TCC sur les SU jusqu'à 12 mois après l'événement. Des recherches plus approfondies sont justifiées afin d'évaluer si l'implication plus importante d'un proche dans la thérapie peut conduire à de meilleurs résultats pour les victimes de crimes violents.

Stéphane Guay

stephane-guay_sante_8382.jpg (thumb - 100 x 100 free)Stéphane Guay, Ph.D., détient un doctorat en psychologie clinique et est professeur titulaire à l’École de criminologie et au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal. Il est également directeur du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et y co-dirige le Centre d’étude sur le trauma, un milieu de recherche, de clinique et d’enseignement multidisciplinaire dédié aux problématiques découlant des évènements traumatiques. Ses projets portent principalement sur les victimes d’actes criminels et de violence au travail.


Les actes de violence subis par les travailleurs en centre de protection de l’enfance et de la jeunesse : prédiction et prévention des difficultés psychologiques et professionnelles

Problématique. Les travailleurs dans les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse (CPEJ) sont exposés de manière répétée à des événements potentiellement traumatiques (EPT), notamment des actes de violence. Ces EPT peuvent entraîner des conséquences importantes sur la santé psychologique et le fonctionnement professionnel. Objectifs. La présente étude comprend quatre objectifs : 1) comparer les effets du soutien d’un pair aidant en plus du soutien usuel au soutien usuel uniquement sur les symptômes psychologiques et le fonctionnement professionnel des travailleurs exposés à un EPT ; 2) identifier les prédicteurs de l’état psychologique et du fonctionnement professionnel ; 3) explorer les motifs du recours et du non-recours au soutien d’un pair aidant ; et 4) explorer les besoins de soutien des travailleurs. Méthodologie. Les participants étaient des travailleurs récemment exposés à un EPT au travail provenant de deux CPEJ. Ils ont rempli un ensemble de questionnaires en ligne à quatre reprises, soit à l’intérieur d’un mois suivant leur EPT (176 travailleurs), ainsi que deux mois (168 travailleurs), six mois (162 travailleurs) et 12 mois (161 travailleurs) après l’EPT. Soixante-quatre participants ont également pris part à une entrevue individuelle. Résultats. Concernant l’objectif 1, le soutien d’un pair aidant en plus du soutien usuel n’était pas plus efficace que le soutien usuel seul pour améliorer les symptômes psychologiques et le fonctionnement professionnel. Concernant l’objectif 2, la confiance en sa capacité à composer avec les comportements agressifs des utilisateurs, ainsi que la peur de la ré-exposition à la violence sont ressortis comme étant des prédicteurs importants. Pour l’objectif 3, les principaux motifs justifiant le recours à l’aide d’un pair aidant étaient la reconnaissance des difficultés psychologiques, le désir de prévenir de telles difficultés, ou encore le fait d’être encouragé par un collègue. En lien avec le quatrième objectif, les participants ont exprimé le besoin d’être soutenus par leur superviseur et leurs collègues. Les contraintes de temps liées à la charge de travail et la qualité de la relation avec le superviseur pouvaient influencer le soutien reçu. Conclusion. Cette étude informe sur les facteurs susceptibles de réduire l’impact des EPT sur les travailleurs.

Alexandre Lemyre

photoalemyre.jpg (thumb - 100 x 100 free)Alexandre Lemyre détient un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat (Ph.D.) en psychologie de l’Université Laval. Au cours de ses études, il a travaillé sur plusieurs projets de recherche sur les rêves, les cauchemars, l'insomnie, l'anxiété et la consommation de substances. Depuis août 2021, il est stagiaire postdoctoral au Centre d'Études sur le Trauma (CET), qui fait partie du Centre de recherche de l'Institut Universitaire de Santé Mentale de Montréal (IUSMM). Il y étudie les conséquences de l’exposition aux événements potentiellement traumatiques chez les travailleurs, les déterminants des difficultés de sommeil (cauchemars et insomnie) à la suite d’un traumatisme, ainsi que le traitement des cauchemars chroniques. Il a un intérêt particulier pour l'utilisation des technologies (p.ex., applications mobiles) pour le traitement des difficultés psychologiques.


Conférence intégrale

Événements

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