Les criminologies féministes s’intéressent depuis longtemps à la criminalisation secondaire vécue par les femmes, c’est-à- dire l’application différentielle des lois et des normes pénales (Cartuyvels, 2007). Or, qu’en est-il de cette variation de traitement lorsque les femmes sont appréhendées par la police dans un contexte de contestation sociale ? À partir d’entretiens semi-dirigés menés auprès de 42 militantes ayant vécu de nombreuses interactions conflictuelles avec la police dans leurs activités protestataires, cet article s’intéressera aux effets du croisement des convictions politiques et du genre dans la nature des rapports entre les femmes et la police. Les rencontres auprès de manifestantes nous apprennent que les convictions politiques des groupes sont bien souvent la porte d’entrée des interactions avec la police, l’adoption de certaines idéologies augmentant la fréquence et la nature de la répression policière. Cela pose la question de l’invisibilité du genre de la foule. C’est plus spécifiquement lorsque les militantes se rassemblent sur des enjeux féministes ou en mixité choisie que les dimensions genrées et politiques des identités semblent influencer le cours des interactions avec les forces de l’ordre.
Ce cinquante-troisième épisode interroge Maude Pérusse-Roy.
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Criminologie est une revue de recherche scientifique avec comité de lecture (peer reviewed). Elle s'adresse aux scientifiques et aux professionnels de la justice pénale, présente des dossiers thématiques construits autour des préoccupations et des intérêts actuels des criminologues québécois, canadiens, étatsuniens et européens.
Pour la première fois depuis sa création, la revue Criminologie porte son attention, dans ce numéro thématique (Volume 52, numéro 1), sur ces personnes qui n’ont pas enfreint les normes pénales, ni ne sont des victimes de ces infractions, ni même des agents qui influencent, modifient ou appliquent ces normes. Ce qui les identifie, malgré elles, comme une population hétérogène que la criminologie se doit de mieux connaître, ce sont leurs liens familiaux et affectifs avec une personne judiciarisée.
Voici trois épisodes interrogeant plusieurs de nos auteures sur leurs articles rédigés pour ce numéro.
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