Chez les personnes judiciarisées, les problèmes liés à la consommation de substances psychoactives (SPA) sont fréquents. Les trajectoires drogue-crime et les effets des services en dépendance demeurent toutefois moins documentés pour les femmes que pour les hommes. Cet article met en lumière certaines spécificités du parcours de femmes judiciarisées éprouvant ou ayant éprouvé des problèmes de consommation, de même que leur perception du rôle des services et des personnes intervenant en dépendance dans leur processus de désistement assisté. L’analyse thématique porte sur un sous-échantillon de 60 jeunes judiciarisés (17 femmes et 43 hommes) âgés de 16 à 35 ans, à partir d’entretiens semi-dirigés. Les résultats révèlent des enjeux propres aux femmes, notamment en lien avec l’entrée dans la criminalité, les violences conjugale et sexuelle, l’effet de la grossesse sur la consommation, ainsi que la prise en charge d’un animal. Par ailleurs, plusieurs femmes attribuent leurs progrès aux services reçus, mais surtout aux relations de confiance, d’écoute et de reconnaissance établies entre elles et les personnes intervenantes. Ces liens, souvent renforcés par le savoir expérientiel, contribuent au désistement de l’acte, identitaire et social. Les personnes intervenantes en dépendance font ainsi véritablement office d’agents de désistement assisté, bien que cela ne soit pas leur mandat explicite. L’étude souligne l’importance des interventions sensibles au genre et au trauma, et ancrées dans une approche relationnelle, afin de soutenir à la fois le rétablissement face aux problèmes de consommation et le désistement du crime chez les femmes judiciarisées.
Ce cinquante-cinquième épisode interroge Tamara Constantin.
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Criminologie est une revue de recherche scientifique avec comité de lecture (peer reviewed). Elle s'adresse aux scientifiques et aux professionnels de la justice pénale, présente des dossiers thématiques construits autour des préoccupations et des intérêts actuels des criminologues québécois, canadiens, étatsuniens et européens.
Pour la première fois depuis sa création, la revue Criminologie porte son attention, dans ce numéro thématique (Volume 52, numéro 1), sur ces personnes qui n’ont pas enfreint les normes pénales, ni ne sont des victimes de ces infractions, ni même des agents qui influencent, modifient ou appliquent ces normes. Ce qui les identifie, malgré elles, comme une population hétérogène que la criminologie se doit de mieux connaître, ce sont leurs liens familiaux et affectifs avec une personne judiciarisée.
Voici trois épisodes interrogeant plusieurs de nos auteures sur leurs articles rédigés pour ce numéro.
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